Abstract :
[fr] Généralement, les projets sont analysés en cours d’exécution ou juste à la fin. De même, l’analyse des questions de pouvoir s’est globalement penchée, dans le cadre des projets, sur les problèmes de coordination et les relations conflictuelles et leurs fondements. Cette thèse de doctorat va un peu à l’antipode de ces études. D’abord, elle questionne des projets clôturés. Ensuite, même si elle intègre la vision conflictuelle du pouvoir à cause du caractère clos des projets, elle utilise complémentairement une approche alternative du pouvoir fondée sur les « pouvoirs d’action ».
Concrètement, elle s’intéresse aux projets que les agences néerlandaise et belge ont conduits dans la commune de Cobly au Nord-Ouest du Bénin. Elle regarde de près les dispositifs de participation et les mécanismes d’appropriation pensés et mis en œuvre dans les arènes constituées. Elle questionne aussi les cadres d’intervention et les processus de publicisation des projets. Elle cherche à savoir comment les bénéficiaires utilisent, les appuis qui les atteignent directement ou qu’ils ʺdétournentʺ, pour leur autonomisation. Ce faisant, elle a pris l’option de recentrer la réflexion sur les causes situées des problèmes et les acteurs réellement concernés. L’approche méthodologique utilisée est un mixage de la socio-histoire et de l’approche biographique.
Il ressort de l’exploitation des données produites et des analyses faites, que les formes de partenariat formalisées, les usages de la participation entérinés et l’altérité des modèles de regroupement introduits ont engendré une gouvernance organisationnelle «négative», des résultats approximatifs et des appropriations différentielles. Les différents pouvoirs médiatisés et les ressentis qu’ils ont laissés au niveau des acteurs, ont joué un grand rôle dans ces situations objectivées. La lecture socio-historique commande que les enjeux liés aux interactions rendues possibles par les projets, les modalités de la participation et les fondements de la gouvernance des OPs soient coconstruits. De même, elle commande que les systèmes d’apprentissage et les capacités d’agir des bénéficiaires soient constamment mis en perspective par l’entremise de processus de décisions situées. Cette lecture révèle également que les échelles généralement utilisées pour évaluer les incidences des projets ont rendu toujours insaisissables, non seulement leurs réels effets sur les Pouvoirs d’Agir des bénéficiaires, mais aussi et surtout, les effets des pouvoirs qu’ils renforcent sur les trajectoires de vie des bénéficiaires.
[en] Generally, projects are analyzed when they still ongoing or just at the end. Similarly, the analysis of power issues is generally being focused, in projects cases, on the problems of coordination and conflicting relations and their foundations. This doctoral thesis goes a little at the antipodes of these studies. First, it questions closed projects. Afterwards, even if it integrates the conflicting vision of power because of the closed nature of the projects, it additionally uses an alternative approach of power based on "powers of action".
Concretely, it takes interest in the projects that the Dutch and Belgian agencies have carried out in the municipality of Cobly in the North-West of Benin. To do so, it closely looks at the participation systems and the appropriation mechanisms designed and implemented in the constituted arenas. It also questions the intervention frameworks and the projects publicizing process. Plus, it seeks to know how the beneficiaries use, the supports that directly reach them or they "hijack", for their empowerment. In doing so, it has taken the option to refocus reflection on the causes of problems and the actors really concerned. The methodological approach used for this research is a mix of sociohistory and biographical approach.
It clearly appears, from the results and analyzes made, that the forms of formalized partnerships, the use of participation and the otherness of introduced clustering models have led to "negative" organizational governance, approximate results and differential appropriation's. The various mediated powers and the feelings they have left at actors’ level, have played a great role in these objectified situations. Socio-historical literature requires that the stakes associated with the interactions made possible by the projects, the participation modalities and the fundamentals of POs governance been co-constructed. Similarly, it asks that the learning systems and the capacities of the beneficiaries be constantly put into perspective through oriented decision-making processes. This literature also reveals that the scales generally used to evaluate the impact of projects have always rendered elusive, not only their real effects on the "Powers to act" of the beneficiaries, but also and above all, the effects of the powers they reinforce, on the trajectories of life of beneficiaries.
