Focus sur les lymphocytes T dans la maladie du greffon contre l'hôte après allogreffe de cellules soucges hématopoïétiques: implications pour de nouvelles stratégies de prévention

Malgré les stratégies de prévention actuelles, la maladie du greffon contre l’hôte (greffe-versus-hôte, GVH) aiguë (GVHa) reste une complication sévère et fréquente de l’allogreffe de cellules souches hématopoïétiques. Bien que la physiopathologie de celle-ci ne reste que partiellement élucidée à ce jour, il est classiquement admis que les lymphocytes T (LT) jouent un rôle important dans son processus biologique. Les progrès récents de l’immunologie des LT dans la GVHa ont permis de diversifier les pistes visant à prévenir la survenue de cette complication post-greffe. Plusieurs approches sont en cours d’exploration dans des essais cliniques avec des résultats encourageant tels que la manipulation ex vivo des LT avant leur transfert chez le patient afin de leur faire exprimer des gènes suicide, l’élimination in vivo des LT proliférant directement après la greffe, l’inhibition de l’activation des LT en interférant avec les voies de signalisation en aval du TCR ou celles induites par les cytokines, l’induction de l’anergie des LT en bloquant les signaux de costimulation, le blocage de l’adressage des LT vers les organes lymphoïdes secondaires et les tissus cibles, la promotion de l’immunotolérance par la perfusion de lymphocytes T régulateurs ou par l’utilisation d’agents favorisant leur différenciation et leurs fonctions in vivo et la modulation de l’expression génique des cellules immunitaires par des modulateurs épigénétiques. Outre la prévention de la GVHa, le défi des nouvelles stratégies consiste également à ne pas compromettre l’effet bénéfique de la greffe contre la tumeur ni la reconstitution des défenses anti-infectieuses.