[fr] De nombreux observateurs ont décrit chez Twombly cette réconciliation picturale de l’adulte avec la vitalité ou la liberté enfantine, tout en marquant – bien entendu – la non-coïncidence de ses œuvres avec les productions des enfants. Malgré sa sensibilité aux compositions gauches, sales, « tripotées », « déjetées » de l’artiste américain, Roland Barthes voyait chez Twombly une « paresse » (et donc une « élégance extrême ») sans commune mesure avec le caractère appliqué (on tire la langue) et appuyé du dessin d’enfant. D’autres ont pu invoquer l’intention artistique, non manifeste ou moins construite chez l’enfant. Dans son texte sur « Le corps parlant de Cy Twombly » (cf. catalogue de l’exposition), Richard Leeman rappelle que l’artiste avait apporté une réponse à ce problème, indiquant que « sa ligne est enfantine (childlike), mais pas puérile (childish) ». Twombly disait encore à ce propos : « C’est très difficile à imiter : pour avoir cette qualité, il faut se projeter soi-même dans la ligne de l’enfant, cela doit se ressentir ». Dessiner comme un enfant de 5 ans, ce n’est pas à la portée de tout le monde. Un enfant de cinq ans pourrait le faire, oui, sans doute, il pourrait en tout cas profiter encore de cette liberté que Twombly a tellement bien su convertir, mais un adulte non-artiste ne le pourrait pas.
Disciplines :
Philosophy & ethics Art & art history
Author, co-author :
Hagelstein, Maud ; Université de Liège > Département de philosophie > Esthétiques phénoménologiques et esth. de la différence
Language :
French
Title :
« Un enfant de 5 ans pourrait le faire ». Cy Twombly ou la liberté reconquise.